Mardi dernier, le fabricant bavarois de papier Gmund papers m’a convié à la présentation de leur nouvelle collection Cotton. Une démonstration d’impression typographique a eu lieu dans une des dernières imprimeries Milanaises qui n’utilise exclusivement cette technique : la tipografia Pesatori situé dans un joli ancien quartier industriel de la proche banlieue de la ville. Ce fût une occasion de revoir mes vieux amis : l’encre pâteuse, les lourds meubles à tiroirs, les casses poussiéreuses, l’odeur âcre du plomb et bien sûr le bon vieux moulin à vent Heidelberg et sa respiration sonore si familière. Notre première rencontre c’était en 2001 à l’atelier de typographie de La Cambre à Bruxelles : un coup de foudre ! C’est là que j’ai appris parmi tant de choses que les espaces blancs de la page sont aussi importants que le contenu imprimé, ce sont aussi des éléments d’architecture de la page, de petits ou grands morceaux de métal qui nécessitent autant de soin et d’attention que les lettres du texte.

La semaine dernière, j’ai finalement réussi à visiter le Buchstabenmuseum (littéralement : musée des lettres) à Berlin. (Avant de vous y rendre, contrôlez bien les horaires d’ouvertures, car elles sont assez restreintes). Le musée propose d’archiver les lettres des enseignes (principalement au néon) de différentes et de différentes époques. Chaque lettre est légendée avec le nom complet de l’enseigne à laquelle elle appartenait, la typographie (quand elle est identifiable), et l’année de sa création.